Courbé sur sa massive table de chêne, Jean Errard, ingénieur ordinaire de monseigneur le duc Charles de Lorraine et de Bar, dessinait une planche de son nouveau traité : Géométrie généralle et praticque d’icelle, dont il écrivait, depuis son retour d’Italie, les premières pages.

La vaste pièce où il travaillait disait par son encombrement l’insouciance du savant de toutes les époques et son beau dédain des futilités ménagères.

Sur les chaises aux rigides dossiers, sur les escabeaux, dans tous les coins, traînaient et gisaient de lourds in-folio, des parchemins enroulés, des dessins déployés, des cornues emplies de liquides multicolores, des flacons de toutes tailles, une astrolabe, de mystérieux instruments de physique, des pièces d’armure, une masse d’armes, des colichemardes et des dagues.

Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIX^e siècle.