Ce roman est le film de dix mois qui ébranlèrent Patrick. Le 2 janvier. 1956, rompant douloureusement avec son milieu catholique, Patrick vote communiste aux “législatives” pour mettre fin à la guerre d’Algérie. Mais le 7 novembre de la même année, qu’est-ce qui le pousse donc à participer, comme halluciné, à la manifestation qui s’attaque au siège du Comité central du PCF, puis à celui de l’Humanité ? Entre ces deux dates, il s’en est passé des événements ! Pour mémoire, rappelons-les : le XXe Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique et sa dénonciation des crimes de Staline, la révolte de Poznan, le soulèvement hongrois écrasé par l’Armée rouge, et toujours cette guerre d’Algérie qui prenait là sa “vitesse de croisière”... Pourquoi donc 1956 ? C’est que cette année fait charnière entre deux époques. L’extinction progressive de la guerre froide entre les deux systèmes laisse la place à une autre ère de lutte : celle de la coexistence pacifique, avec un socialisme qui cherche à conjuguer ses différentes réalités avec la démocratie. Quant aux “commourants”, qui n’en connaît pas ? Ce sont ceux-là qui “vont mourir ensemble” à la politique, après de grandes désillusions : 1956 pour Patrick ; 1968, 1978 pour d’autres... Mais comme dit Brecht : “Si tu ne peux plus lutter, tu périras, que ce soit ta faute ou non.”