Une rencontre due au hasard, quelques mots échangés avec un inconnu éveillent l’amour chez Thérèse, mais en même temps des soupçons : cet inconnu ne serait-il pas l’amant de Viviane, sa camarade de bureau, cet homme qu’elle hait sans le connaître ? Pour sauver son amour, qui ne résisterait pas à une telle révélation, elle décide alors d’imposer au garçon une règle absolue de conduite : le silence, et elle obtient de Richard la promesse qu’il ne lui parlera jamais de lui-même, de sa vie passée ou présente. Thérèse remplace la connaissance des faits par l’ignorance, la réalité par le rêve. C’est ainsi que s’engage une lutte angoissée entre la volonté et les désirs de Thérèse et les forces sournoises et obstinées du hasard. Un témoin silencieux, Alexandre, la petite tortue, par ses attitudes empreintes d’une sage indifférence, aide Thérèse à supporter la solitude et les tourments de la lutte qu’elle mène pour maintenir en vie son rêve. Mêlée, sans les provoquer, aux conflits qui dressent les humains les uns contre les autres, Alexandre n’en est pas moins le centre. Pleine de passive tolérance, son attitude pourrait être considérée comme un idéal, une voie à suivre. Thérèse pourra-t-elle se conformer à ces indications, pourra-t-elle préserver son fragile bonheur ? Entre Thérèse, qui a opté pour l’ignorance et Richard, qui comme ses semblables, les hommes, désire tout savoir, le conflit paraît inévitable. Un personnage mystérieux, “l’homme du balcon”, le fera éclater.