Fils et petit-fils d’ouvriers nantais, lui-même ouvrier électricien, Georges Douart raconte ici, très simplement, ce qui lui est arrivé. Une enfance de guerre et de misère (un père déporté en Allemagne, un frère tué dans un bombardement), la faim et la solitude, les mauvais coups d’un gang de J 3... tout cela, Georges le rejette derrière lui. Il s’en ira travailler avec d’autres jeunes sur les « Chantiers internationaux ». Pendant trois ans, il va bourlinguer à travers toute l’Europe, de la Laponie à la Mer Noire, de l’Écosse à l’Italie. Puis, il partira pour l’Asie : deux ans aux Indes et au Pakistan comme coolie et maçon, un an au Japon comme bûcheron et terrassier ; enfin, un an en Amérique, où il voyagera et sera manœuvre et charpentier. De ce tour du monde insolite, qui a été aussi pour lui le passage de l’adolescence à l’âge d’homme, Georges Douart a rapporté ce témoignage, remarquable par la fraîcheur des sentiments, la pénétration du jugement, le nombre et la diversité des aventures tragiques ou comiques qu’il a vécues. En partageant l’existence quotidienne de tous les gens qu’il a côtoyés, il a découvert, avec ses yeux neufs de jeune ouvrier, un monde qui est vraiment le nôtre, un monde inconnu des touristes et des hommes d’affaires, un monde fraternel et passionnant.