Et la jeunesse voit, avec anxiété, venir le moment où il faudra encore combattre pour que la France ait le droit de demeurer une grande puissance... Des hommes meurent, d’autres les remplacent, et il faut bien faire appel aux plus jeunes classes, pour que ce ne soient pas toujours les mêmes qui paient l’impôt du sang. L’auteur, Paul S. Nouvel, a mis le réalisme de son style au service de ce problème, et a voulu, malgré l’exiguïté du roman, développer les caractères de ses personnages, regroupés malgré eux dans la même aventure qu’ils n’ont pas voulue. Il y a Martin, le Communiste convaincu ; de Platomba, conquistador attardé ; Floth, l’intellectuel qui se prend les pieds partout ; Damien, le sympathique Titi de Paris ; Lancien, le sincère objecteur de conscience, paradoxalement nommé caporal. Il y a le maréchal des logis Lourmel, sous-officier rendu humain par toutes les campagnes qu’il a connues, qui cherche à faire de ces hommes des soldats. Il y a cette chute brutale du roman, en moins de deux chapitres, ce que l’auteur a voulu tout spécialement, disant : cette aventure est comme la vie : elle finit brutalement, à l’improviste, alors que seulement elle commence à être digne d’être vécue !