Depuis les temps lointains du Moyen Age où l'horizon ne dépassait guère les limites d'une province, l'image d'une patrie s'est peu à peu précisée, souvent lors des luttes contre l'étranger et l'envahisseur l'Anglais de la guerre de Cent ans. La Renaissance traduisit enfin le mot latin et « Patrie » naquit chez les poètes de la Pléiade. Il lui faut être supporté par une réalité visible : ce sera la personne du roi jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Alors l'aristocratie sera volontiers internationaliste, mais la population moyenne chauvine (avant que le mot n'existe) imposera son patriotisme agressif, son nationalisme, à toute la politique révolutionnaire. Dès lors, l'idée de « patrie » ne connaîtra plus d'éclipse. Mais comment comprend-on encore en 1968 la pensée d'un Victor Hugo, d'un Barrés, ou d'un Péguy ? L'histoire du patriotisme en France de Jean Lestocquoy est inséparable de l'histoire tout court. En ce sens, nous avons là une étude de qualité qui s'adresse à tous les Français.