Dans un régime totalitaire, où les individus, prisonniers d’une folie artificielle, jouissent de la vie dans l’insouciance de leurs solitudes, Nicolas - l’enfant gigogne sans identité, sans âge, perdu quelque part entre le tumulte et le silence, entre l’amour d’une femme imprécise et la mort incertaine - s’éveille et s’interroge. Nous plongeons dans sa mémoire défaillante, à travers des vies multiples qui nous cachent le vrai visage du monde. Est-ce à dessein qu’on nous le cache ? et qui est on ? C’est peut-être là, au bout du voyage, que se trouve le piège, dans la tête de Nicolas, victime hallucinée, Dieu-fœtus qui, après avoir traversé le chaos de l’Histoire, pour accéder enfin à la mort lente et douce désirée comme un retour à la mer primordiale, nous tend le miroir où peut se lire, à vif, le spectacle de notre propre démission.