Des modestes oratoires d'ermites, aux fondations monastiques plus importantes, les établissements religieux subsistant en Cappadoce sont, pour la plupart, rupestres, creusés dans le tuf des cônes ou des falaises, ce qui explique leur conservation en grand nombre. Parfois décorés de peintures, qui s'échelonnent du Haut Moyen Âge au XIIIe siècle, ils sont autant de témoins de l'histoire et de la vie religieuse d'une province située entre Constantinople et les mondes chrétiens plus orientaux de Syrie, Palestine, Égypte, Mésopotamie et Transcaucasie.Dans cet ouvrage, Catherine Jolivet-Levy présente 150 églises byzantines. Quelques informations sur le site, l'architecture de l'église et les aménagements liturgiques de l'abside précèdent l'étude de la décoration peinte. Après la présentation du programme iconographique de l'ensemble de l'église, celui de l'abside et de ses abords est décrit avec précision, l'importance liturgique de cette partie de l'église justifiant un traitement plus développé. Les principaux thèmes absidaux et, en particulier, la composition la plus complexe et la plus caractéristique de Cappadoce : la Majestas Domini « archaïque » (IXe-Xe s.) - sont interprétés dans cette perspective liturgique. Une attention particulière est également portée aux effigies de Saints représentés dans l'abside ou à ses abords, en intercesseurs privilégiés : leur choix est révélateur des préoccupations des donateurs et des cultes locaux.En partie inédite, cette abondante documentation nous renseigne ainsi sur les croyances d'une population rurale provinciale, sur laquelle les textes sont pauvres, elle constitue également une source indispensable - et trop souvent négligée - pour l'étude de la peinture byzantine et des programmes iconographiques.