Résumé
Ce volume rassemble l'essentiel de l'œuvre de l'écrivain martiniquais Gilbert Gratiant (1895-1985) : les fameux poèmes en créole des Fab' Compè Zicaque, un choix de ses poèmes en français et de ses textes d'intervention dans la renaissance négro-africaine des années trente, les chroniques où il évoque son enfance et la « Catastrophe » de 1902, quand l'éruption de la montagne Pelée détruisit Saint-Pierre, sa ville natale.Admiré par Léopold Sédar Senghor et les poètes de la négritude, reconnu par le mouvement de la créolité comme l'un de ses précurseurs, Gilbert Gratiant a été le premier à donner, à la langue créole, une légitimité littéraire. De ce qui était tenu pour un patois, crédité au mieux de sa saveur exotique, et plutôt renvoyé à l'oralité populaire, il a fait une langue apte à tout exprimer, de la fable ou de la scène de genre à l'esquisse d'une épopée martiniquaise. Son choix d'une orthographe étymologique, et la présence d'une version française en face du texte créole, permettent au lecteur non initié d'entrer dans la version originale, d'en capter le phrasé, le jaillissement imagé, et jusqu'au grain des voix antillaises.Cette écriture, comme le proclame Aimé Césaire dans sa magnifique préface, relève d'un véritable miracle : comment Gilbert Gratiant, parti de la Martinique dès l'âge de dix ans, a-t-il conservé une mémoire aussi vive de son pays natal ? Comment cet intellectuel, « exilé » sur une terre dont il avait pourtant fait sa patrie d'élection, a-t-il su retrouver la langue populaire paysanne et citadine de son enfance, jusqu'à l'écrire superbement ?On ne peut comprendre l'homme, sans prendre conscience de son indéfectible fidélité à un choix de vie : être toujours du côté des Antillais, dans la défense de leur culture, comme dans leurs combats politiques. La plume à la main, de l'autre côté de l'océan, il fait revivre tout un monde attachant, nous offrant ainsi une des plus belles œuvres poétiques de la littérature du monde créole.
Auteur
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Aimé Césaire est né en Martinique en 1913. Il obtient une bourse à 11 ans qui lui permet d’entrer au lycée, à Fort-de-France, puis de se rendre à Paris pour entrer en hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand, où il recontre Léopold Sédar Senghor avec qui il se lie d’amitié. Il intègre l’École normale supérieure en 1935. Après avoir obtenu l’agrégation de lettres, il retourne en Martinique où il enseigne. Il devient maire de Fort-de-France en 1945, et député de la Martinique. Aimé Césaire est mort en 2008. Encore en 2005, on a pu entendre sa voix s’élever contre le projet de loi visant à enseigner aux élèves les « effets positifs de la colonisation française ». Tout au long de son existence, il a joué un rôle considérable dans la prise de conscience des intellectuels noirs d’Afrique et des Caraïbes, en établissant le concept de « négritude ». Cette idée est née du constat de la perte d’identité des Noirs issus des anciennes colonies françaises, et de la volonté de réinvestir les origines africaines inhérentes à la créolité. Dans cette affirmation, Aimé Césaire intégre une vision humaniste et libératrice, qui sera au fondement de son écriture poétique mais aussi de ces engagements politiques. « Je suis de la race de ceux qu’on opprime. »
Auteur(s) : Gilbert Gratiant
Caractéristiques
Editeur : Stock (réédition numérique FeniXX)
Auteur(s) : Gilbert Gratiant
Publication : 1 janvier 1996
Support(s) : Livre numérique eBook [PDF]
Protection(s) : Marquage social (PDF)
EAN13 Livre numérique eBook [PDF] : 9782234101081
EAN13 (papier) : 9782234045644