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Résumé

Au Liberia, passer la nuit avec une gamine de quinze ans a un prix : 300 dollars. Guerre civile, pauvreté endémique et corruption généralisée ont favorisé le plus odieux des trafics : celui des êtres humains. Les victimes viennent du Maghreb ou des pays de l'Est, attirées par des promesses d'emplois fictifs. À l'arrivée, elles se retrouvent dans des bordels, prisonnières.

J'avais déjà lutté contre la prostitution forcée en Bosnie. C'est pourquoi le chef de la mission de l'ONU au Liberia m'a sollicitée. « Parce que tu es une femme et que tu as des couilles », a-t-il précisé.

Accompagnée d'une équipe de policiers internationaux, j'ai repris un travail que je connaissais trop bien : repérages, rondes de nuit, raids et interrogatoires. Des Balkans à l'Afrique subsaharienne, les crapules sont toutes pareilles, et leurs proies sont plongées dans la même détresse. Pourtant, le Liberia, c'était pire que tout ce que j'avais vu jusqu'alors. Les pourvoyeurs de « chair fraîche », soutenus par le pouvoir en place, me narguaient. Leurs clients ? Hauts fonctionnaires libériens, diplomates, membres d'organisations humanitaires, casques bleus. Ces derniers, sûrs de leur impunité, me narguaient plus encore.

Ce que j'ai vécu à Monrovia, je ne peux pas le passer sous silence. Je veux prêter ma voix à ces jeunes filles dont personne n'a jamais voulu entendre les appels à l'aide. Je veux aussi que le monde découvre la face cachée d'une mission de l'ONU dans un petit coin d'Afrique abandonné des dieux, ses procédures kafkaïennes et ses dérives. Je veux enfin qu'on sache de quoi sont capables les hommes dans un pays sans lois. Des soldats de la paix aux businessmen véreux, rares sont ceux que j'ai vus résister à la tentation.
C.L

Auteur

  • Célhia de Lavarene est journaliste de formation. Elle a participé à sept missions dans le cadre d'opérations du maintien de la paix. En 2001, Jacques Klein, le représentant spécial de Kofi Annan en Bosnie, lui demande de le rejoindre pour combattre le trafic des êtres humains. Célhia de Lavarene conçoit et dirige un programme de lutte, « STOP » (Special Trafficking Operations Program). Ses équipes, composées de 205 policiers internationaux et locaux, mènent plus de 850 raids et libèrent 265 jeunes femmes et mineures, achetées, vendues et forcées de se prostituer.   En mars 2003, Célhia de Lavarene est appelée au Libéria pour créer le même programme. Elle y restera 18 mois, et en tirera un livre : Un Visa pour l'enfer.   Depuis son retour, Célhia de Lavarene a crée une ONG : STOP" (Stop Trafficking Of People), dont le but est de venir en aide aux victimes.Photo : © John Foley / Opale "

Auteur(s) : Celhia de Lavarène

Caractéristiques

Editeur : Fayard

Auteur(s) : Celhia de Lavarène

Publication : 25 octobre 2006

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre numérique eBook [ePub]

Contenu(s) : ePub

Protection(s) : DRM (ePub)

Taille(s) : 307 ko (ePub)

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3443

EAN13 Livre numérique eBook [ePub] : 9782213640167

EAN13 (papier) : 9782213629919

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