La dévaluation monétaire, consécutive à la Seconde Guerre mondiale, avait mis à mal l'épargne des Français. Pour les artisans âgés, la situation était d'autant plus critique, qu'ils ne pouvaient prétendre à aucun avantage de retraite ou d'allocation. Tous les travailleurs indépendants se trouvaient logés à la même enseigne. Au nom de la doctrine de généralisation de la Sécurité sociale, le gouvernement a pensé régler le problème, en faisant voter - par le Parlement - un texte intégrant les indépendants dans le régime de retraite déjà existant des salariés, mesure qui n'a jamais pu être appliquée, tellement était vif le refus opposé par les professions concernées. Elles ont finalement pu obtenir, en janvier 1948, une loi leur conférant le droit de constituer des caisses autonomes de retraite, prenant en compte leurs spécificités professionnelles, la situation économique, et les capacités contributives de chaque groupe.Cet ouvrage retrace les événements de l'époque, et suit l'évolution de l'assurance vieillesse des artisans, au cours du demi-siècle qui vient de s'écouler. Dépassant l'énoncé technique des nombreuses initiatives prises, l'auteur s'attache surtout à révéler le contexte politique qui a guidé les décideurs. En cela, ce livre constitue un témoignage original, qui permet de mieux juger du sens de certaines réformes qui ont marqué l'histoire de l'Organisation autonome des artisans.