Le vieillissement est un phénomène naturel et irréversible, qui touche tous les humains, puisqu'il est inhérent à la vie. Il affecte les individus, mais il concerne aussi les peuples.La France est frappée, moins rapidement que d'autres pays, compte tenu de sa pyramide des âges. Raison de plus pour se préparer à une évolution, qui conduira les classes les plus âgées de la population à peser d'un poids de plus en plus lourd. Un retraité d'aujourd'hui peut jouir de sa pension deux fois plus longtemps que celui de 1950. Mais si la durée de la retraite s'allonge, on ne peut, simultanément, accroître rapidement le nombre des bénéficiaires. Or, la cessation anticipée d'activité a fait déjà autant de victimes que la guerre de 1914. Et les nouveaux retraités coûtent, à la Nation, pratiquement autant que le chômage.La modernisation de la France, et le développement de sa compétitivité, impliquent un changement de politique. Il faut cesser de rejeter les hommes et les femmes de plus de cinquante-cinq ans, dont l'expérience et les capacités sont une source de richesses pour les entreprises. Il convient, au contraire, de donner plus de souplesse aux relations du travail et, grâce à une formation permanente qui ne se heurte pas - comme aujourd'hui - au butoir de quarante ans, de réaliser une vie active, où durée du travail et rémunération pourront se conjuguer de manière harmonieuse.