Réfléchir, tout en se distrayant à travers la narration d’une épopée golfique picaresque et fort drôle, dont les personnages illustres et caricaturés sont loin d’être bibliques, tel est ici le tour de force réussi avec brio par l’auteur. Mêlant les métaphores aux périphrases, jouant avec les sous-entendus, il nous montre l’envers du décor qui ne vaut pas forcément l’endroit ! L’humour est ici maître mot. Le grand Roi « Tonton », le pantalon aux chevilles, de plus en plus mal assis sur son trône, ne savait plus comment faire pour évacuer les charges de l’État, qui lui pesaient sur l’estomac. Il avait beau se concentrer et essayer de pousser de toutes ses forces le mal hors des murs du royaume, rien n’y faisait. Oh bien sûr, d’autres avant lui y étaient allés voir et en étaient revenus, comme les preux « Valy j’y suis j’y reste » ou « Jacquou le croquant » accompagné de son fidèle et valeureux chevalier « Charles, casse-toi avant que j’t’attrape », tant redouté des morts et des vivants, mais les problèmes et incertitudes demeuraient. Fallait-il donc faire table rase ? Allait-on renvoyer dans leur foyer ces agités que le peuple avait réunis en assemblée confessionnelle, et qui mouraient d’impatience en attendant d’administrer l’extrême-onction au Roi ? Devait-on employer l’arme redoutable et non sans danger, pour ouvrir les portes de la sagesse et du progrès en actionnant « Le Pêne » à l’aide d’une clé diabolique ? Le peuple, lui, ne voulait plus ramer dans cette galère qui prenait l’eau de toute part. Il y avait maintenant péril en la demeure. Il devenait impératif de prendre des mesures, et peu importait le maître qu’on allait prendre pourvu qu’il ait l’aplomb ! Il fallait faire l’impossible, et nos conquistadors allaient donc s’en charger...