C’est presque à son corps défendant que Michel Carayon, guérisseur « aux mains nues », s’est fait connaître au grand public lors de sa prestation télévisée de Toulouse, en janvier 1977. D’emblée, les opinions se sont partagées en deux factions : pour les uns, Michel Carayon n’est qu’un charlatan, un simulateur, un escroc qui ne cherche qu’à profiter de la crédulité et de la détresse des malades. Pour d’autres, il est un bienfaiteur de l’humanité, une sorte de « messie », un magicien qui peut, sans effort, les libérer de tous leurs maux. Michel Carayon refuse l’une et l’autre version, et il s’en explique largement, pour la première fois, dans un livre riche de réflexions. Ce que Michel Carayon veut montrer, à travers son expérience personnelle et les péripéties de sa vie — qui constituent en soi un témoignage passionnant —, c’est d’une part la possibilité pour tout être humain de trouver en lui-même les ressources de sa guérison et de son bonheur ; d’autre part, l’absurdité et l’inhumanité d’un système médical qui maintient le « patient » dans un état de dépendance passive et aveugle à l’égard du « médecin » tout puissant, lequel ne doit son autorité et son pouvoir qu’à une structure qui a maintenant largement fait ses preuves d’insuffisance et d’inefficacité. Il démonte les mécanismes d’une médecine de moins en moins préoccupée du bien-être des malades et de plus en plus repliée sur sa propre survie en tant que pouvoir. Enfin, l’auteur fait un large tour d’horizon des méthodes thérapeutiques dites « parallèles » — autant de moyens de prévention, de soins et de guérison à la portée de tous. « Je n’ai pas d’autre aspiration, affirme Michel Carayon, que de servir de catalyseur à ce large mouvement d’autres médecines qui commence à se faire jour. Des médecines plus naturelles, des médecines dans lesquelles l’être humain est amené à se prendre en charge lui-même. »