À soixante-dix ans, il arrive à beaucoup de se pencher sur leur passé, de s’interroger sur leur existence. Gaston Plissonnier voit les choses différemment : à cette étape de sa vie, il fait le point sur ce qu’il a fait pour mieux mesurer ce qu’il lui reste à faire, à imaginer, à entreprendre. Engagé dans la Résistance dès l’été 1940, Gaston Plissonnier assume depuis 1942 des responsabilités de premier ordre au service de la France, des travailleurs et du Parti communiste : en lui, mémoire individuelle et mémoire politique se confondent jusqu’à n’en plus faire qu’une. Et les souvenirs personnels deviennent, de ce fait, des moments d’histoire. Mais Gaston Plissonnier est aussi un ami chaleureux, un homme heureux, fin pêcheur à la ligne, randonneur, jardinier du dimanche... Dans ce livre, il s’entretient avec Danielle Bleitrach, qui n’en finit pas, amicale et curieuse, de l’interroger sur lui-même, son enfance, la « drôle de guerre », la Résistance et la lutte armée, la Libération, la guerre froide, la déstalinisation, la guerre d’Algérie, le retour au pouvoir de De Gaulle... Plus près de nous, ce qu’il dit de la volonté d’union des communistes, de la période du programme commun, de l’élection de François Mitterrand, de la participation communiste au gouvernement et de l’expérience en cours depuis 1981 nous interpelle vivement. Un long chemin parcouru, réfléchi ici avec lucidité et modestie.