L’avenir de l’O.N.U. semble sombre : ses difficultés au Katanga, la mort tragique de son secrétaire général, les transformations que réclament les Soviétiques... autant de raisons d’inquiétude. Mais, dans le même temps, les nouvelles nations se disputent l’honneur d’avoir un siège à l’Assemblée, et l’O.N.U. sera peut-être demain la sauvegarde de la paix à Berlin, comme elle le fut à Suez. Les Français n’aiment guère l’O.N.U. à propos de laquelle le général de Gaulle a parlé de "machin". Mais ce dédain ne risque-t-il pas de se retourner contre eux ? Et connaissent-ils vraiment l’objet de tant de sarcasmes ? Michel Virally nous rappelle le but initial des Nations Unies : substituer à l’inefficace "sécurité collective" une institution qui concilie le principe de majorité et celui d’unanimité, la démocratie des peuples et le réalisme des puissances. Nous assistons ensuite à l’évolution de cet organisme délicat. Pour l’avoir étudié sur place, l’auteur nous en montre le fonctionnement, laborieux, incomplet, et pourtant efficace. Gouvernement mondial ? L’O.N.U. en est encore loin. Forum permanent de la diplomatie ? L’O.N.U. est davantage : un modérateur de puissance, un recours toujours ouvert contre les fatalités de la guerre, un instrument de conciliation qui, jusqu’à présent, n’a pas trop mal réussi, mais que menacent les entêtements et les ambitions des plus puissants.