Ce roman, Jean-Philippe Simonne ne l’aurait pas écrit si des prophètes n’étaient venus à sa porte lui annoncer la date de la fin du monde correspondant – sous leur bannière – à celle de la réception dans la paix de Dieu. N’est-ce pas tentant ? L’auteur s’est attaché à une secte, ce mot employé dans le sens : "nom de ceux qui se sont détachés d’une communion principale". Cette secte – les Amis du Père – lui a proposé un évangile différent des Évangiles, d’où disparaissent tous les mystères : texte si séduisant qu’il a suscité ses martyrs, profondément sincères. Mais la sincérité suffit-elle ? Et le fanatisme est-il une preuve de vérité, lorsqu’il va à l’encontre de la plus élémentaire humanité ? Les drames et les personnages de ce récit, qui décrit de façon bouleversante l’escalade d’une folie religieuse, n’ont pas été inventés. On y découvrira comment une jeune femme sensée se laisse peu à peu circonvenir par d’étranges croyances ; comment un homme, voyant le mal qui ravage son épouse, cherche à l’endiguer et à lutter, avec de trop faibles moyens, contre la puissance des "Amis du Père" ; comment un couple se défait, l’homme et la femme se trouvant bientôt séparés par un abîme d’incompréhensions et de rancœurs. "À propos de l’Avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ et de notre rassemblement auprès de lui", dit saint Paul, "ne vous laissez pas agiter l’esprit ni alarmer par des paroles prophétiques, des propos ou des lettres donnés comme venant de nous et qui vous feraient penser que le jour du Seigneur est déjà là." Cette histoire terrible n’est-elle pas une façon de crier – telles quelles – sur les toits des paroles qui nous ont été ou nous seront dites à l’oreille ?