La Brûle, c’est tout ce qu’on garde sur l’estomac, les trucs qu’on n’ose pas dire, pas faire, alors ça fait vinaigre. On en crève en dedans... Combien sont-ils qui n’osent avouer qu’ils ont tout raté, qu’ils n’aiment ni femme, ni enfants, ni travail et qui voudraient tout recommencer ? Pour le personnage principal de La Brûle, il n’est plus temps. Vieil homme mécontent de sa vie et de lui-même, il a deux moyens de se débarrasser de ses aigreurs : le vin et le feu. Le vin qui lui donne une sorte d’isolement serein. Et le feu pour effacer joyeusement ses traces... Rôdant de l’aube jusqu’à la nuit, par une chaude journée d’août, dans son village de rentiers, le héros mène sa révolte jusqu’à son terme brûlant. Voyage jusqu’au-bout-de-soi, La Brûle est un livre de contrastes : humour et truculence, tendresse et férocité. L’écriture à la fois robuste et poétique, inattendue chez une femme, donne ici une idée du talent de Jane Chabert.