Elève de Maurice Denis et des Ateliers d’art sacré, Alix Aymé (1894-1989) vit près de vingt ans dans ce qu’on appelle alors l’Indochine française et collabore dans les années 30 à l’école des Beaux-Arts de Hanoï. Là, elle contribue au renouveau de la peinture à la laque, fascinée par cette matière qu’elle qualifie de magique, et donne à ce qui deviendra l’art national du Vietnam une orientation décisive. Voyageuse infatigable, elle parcourt la Chine, le Cambodge, le Laos, le Japon, la Corée et même la Mandchourie. Après son retour en France, en 1945, elle poursuit une œuvre à nulle autre pareille, polissant des laques d’une poésie délicate, où elle se souvient des leçons apprises en Asie. L’auteur retrace dans cette biographie, en ne s’appuyant que sur des documents authentiques, la vie aventureuse, passionnée et parfois dramatique de cette grande artiste encore trop méconnue.

Werner Gagneron a déjà consacré une étude à l’art d’Alix Aymé (Cahier Marcel Aymé n°38, 2020) et a contribué au catalogue de l’exposition Artistes-voyageuses, L’appel des lointains de 2022-2023.