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Résumé

À notre connaissance, il n’y a pas, en langue française, d’autres monographies que celle que nous proposons. Comme nous le verrons, Antonio Machado (1875-1939) puise dans le peuple le matériau de son inspiration et fait de la poésie non la recherche du beau, mais un mode de connaissance de la vérité. « Écrire pour le peuple, que voudrais-je de plus ? Désireux d’écrire pour le peuple, j’appris de lui tout ce que je pus, beaucoup moins, bien sûr, qu’il ne sait. Écrire pour le peuple, c’est écrire pour l’homme de notre race, de notre terre, de notre langue, trois choses inépuisables que nous ne finissons jamais de connaître. » Écrire pour le peuple, c’est se nommer Cervantes en Espagne, Shakespeare en Angleterre, Tolstoï en Russie, Hugo en France... Écrire pour le peuple est la visée intentionnelle et le moyen de la poésie métaphysique dont la question fondamentale est : Pourquoi Dieu a-t-il créé le néant ? Machado croit nécessaire et reconnaît entre ces courants de pensée le produit inacceptable coupure entre l’artiste et le peuple. Il se prononce donc pour un art « intégrandiste », autrement dit l’art doit trouver sa source dans le peuple et non dans un idéal de beauté devant lequel les modernistes s’émerveillent, et doit intégrer non le savoir physico-mathématique, mais la connaissance du peuple. L’artiste moderniste de « l’art pour l’art » s’éloigne des préoccupations du peuple pour trouver refuge dans une justification littéraire, c’est-à-dire que la poésie justifie son geste en annonçant la pureté de « l’art pour l’art ». L’erreur du courant de « l’art pour l’art » est de confondre les deux niveaux de connaissance : le savoir scientifique et la connaissance du peuple. La science est du domaine de l’objectivité, de la sphère déterministe, mais celle-ci ne doit pas opérer que sur des abstractions et des généralités, non sur le concret et le personnel. L’individu n’est pas réductible à ce qu’il est et ne relève pas d’un déterminisme impersonnel. La poésie métaphysique d’Antonio Machado reprend les questions insolubles de la science, lorsque la science échoue, la poésie doit prendre le relais. Elle est la face concrète et intime de ce que la science énonce sur le plan abstrait et universel. Si Machado condamne avec sévérité les mouvements de pensée qui s’écartent de sa poétique, c’est que l’art n’est pas hors du temps et de l’espace. La singularité de son œuvre provient de cette intime association entre l’histoire – le temps – et la nature – l’espace.

Auteur

  • Robert Tirvaudey (auteur)

    Professeur de philosophie, Robert Tirvaudey a publiè chez L’Harmattan de nombreux ouvrages  : des œuvres poétiques, (Possibilité du Chaos, Nacht, Vibration), des recueils de nouvelles (Un monde obscur, L’ombre de l’homme) et des essais philosophiques tels que Apprendre à penser avec Marc Aurèle, Esthétique de l’existence (sur Foucault).

Auteur(s) : Robert Tirvaudey

Caractéristiques

Editeur : EDITIONS COMPLICITES

Auteur(s) : Robert Tirvaudey

Publication : 1 mars 2025

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre numérique eBook [ePub + Mobi/Kindle + WEB]

Contenu(s) : ePub, Mobi/Kindle, WEB

Protection(s) : Marquage social (ePub), Marquage social (Mobi/Kindle), DRM (WEB)

Taille(s) : 694 ko (ePub), 2,36 Mo (Mobi/Kindle), 1 octet (WEB)

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3916, 3126

EAN13 Livre numérique eBook [ePub + Mobi/Kindle + WEB] : 9782386477331

EAN13 (papier) : 9782386471223

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