Dans ces « labyrinthes de verre » que sont les systèmes scolaires contemporains, la question de l’orientation est centrale. Tour à tour panacée ou bouc émissaire, elle occupe, obsessionnellement, le devant de la scène des réformes successives. On en propose ici une nouvelle approche sociologique. Après avoir situé le phénomène dans sa dimension historique et montré qu’il était contemporain d’une époque régie par le principe « Hors de l’école, point de salut ! », l’ouvrage entreprend d’en démonter, systématiquement et aux divers niveaux, les mécanismes les plus fins. Il s’appuie notamment sur une étude de suivi originale, menée durant cinq années auprès d’une cohorte de lycéens abordant les enseignements post-bac. En bout de course apparaissent la complexité des rapports entre le système scolaire et la société, la surdétermination des situations d’orientation, l’irréductibilité des individus concernés : la majeure partie d’entre eux, ni victimes ni calculateurs, « négocie » au jour le jour, dans une dialectique concrète des principes de plaisir et de réalité, une « orientation en première personne ».