L’avènement de la démocratie dans les sociétés modernes marque un tournant décisif dans l’histoire politique de l’humanité. C’est dans ce sillage que la question de l’État de droit se pose avec acuité au regard de la prééminence du droit dans la vie des citoyens, qui y voient un médium d’intégration sociale. La démocratie n’est qu’un idéal politique qui prône avant tout la primauté de la loi sur la volonté des hommes. Dans ce cas, que nous enseignent véritablement les faits qui, pour la plupart du temps, nous présentent la face renversée de l’ordre juridique ? Ainsi, au-delà de son aspect formel, il traduit une vie collective méta-communautaire dont le fonctionnement repose principalement sur des règles et des normes édictées par la conscience collective. Depuis l’Antiquité gréco-romaine jusqu’à la modernité, l’un des meilleurs modèles de régimes (tant vanté dans le milieu politique) est la démocratie. Avec les mutations du monde, il se trouve que ce modèle subit également des métamorphoses et semble s’adapter aux contextes socio-politiques et socio-économiques auxquels sont soumis ses principes. Dans cet ouvrage, nous partons du postulat que la démocratie n’est pas une panacée, mais une alternative à l’organisation de l’appareil politique. Car il faudrait considérer qu’un régime bien meilleur pourrait être imaginé. Une analyse autour de ses enjeux nous permet de le percevoir ici sous deux angles : celui de la délibération et celui de la procéduralité, deux concepts empruntés à la théorie de l’agir communicationnel développé par le philosophe allemand Jürgen Habermas.