Michel Mourre remonte le cours d’une existence tourmentée par la pauvreté, mais très représentative de nos classes moyennes. Il nous montre comment une adolescence solitaire, dévorée par la soif d’apprendre et par le désir de « s’engager », a pu le conduire, le jour de Pâques 1950, à « l’esclandre de Notre-Dame ». C’est un témoignage émouvant sur le désarroi de certains jeunes gens de notre époque, écrit en termes tellement simples, tellement mesurés, que l’on reste rétrospectivement étonné devant le geste sacrilège commis par l’auteur, en dépit ou à cause d’un long stage chez les Pères dominicains. On comprend ainsi que ce « scandale de Notre-Dame » fut l’acte de désespoir d’un être désorienté, et à qui cet acte même a permis de retrouver son équilibre. Un livre d’un intérêt puissant, et qui explique bien des remous psychologiques de la jeunesse.