La vie de Michel Catalano est bouleversée lorsque les frères Kouachi le prenne en otage dans son imprimerie. Dix ans après, il raconte son combat héroïque et sa lente reconstruction après la destruction de tout ce qu'il avait bâti. Son récit est une leçon de courage et de dignité face à l'horreur.
8 h 30, le 9 janvier 2015.

C'est à ce moment précis que la vie de Michel Catalano bascule.

Alors que les frères Kouachi, recherchés par toutes les forces de sécurité du pays après avoir massacré la rédaction de Charlie Hebdo et tué le policier Ahmed Merabet, franchissent les portes de son imprimerie, il choisit instinctivement de résister.

Durant un interminable huis clos, il reste fidèle à ses valeurs.
Si une rafale de kalachnikov peut le faucher à tout moment, il ne se soucie jamais de son propre sort. Obsédé par l'idée de sauver le jeune employé à qui il a intimé l'ordre de se cacher lorsque les terroristes, armés jusqu'aux dents, ont pris possession de ses bureaux, Michel Catalano refuse aussi de nier l'humanité de ses ravisseurs.

Ne lâchant jamais leur regard, comme " un gardien de but pendant une séance de penalty ", ce grand sportif va chercher au tréfonds de lui-même les ressources nécessaires pour se sortir du piège tendu par les deux profanateurs.

Une fois libéré, il se met à la disposition des autorités pour arrêter les frères Kouachi. L'assaut contre les terroristes sera malheureusement fatal à son imprimerie : les 4 000 projectiles tirés par les forces de l'ordre neutralisent bien les criminels mais détruisent du même coup ses locaux et ses machines. Ce qu'il a mis une vie à bâtir.

Dix ans plus tard, dans un récit précis et authentique, il revient sur cet épisode particulièrement douloureux. Une séquence de sa vie qui l'a presque conduit à la folie, où il a croisé de formidables anonymes et de bien tristes célébrités.

Le récit de Michel Catalano est aussi celui d'un lent retour à la vie. Ce quinquagénaire, passionné de sport automobile et de hockey sur gazon, formidablement entouré par sa femme, ses enfants et ses amis d'enfance, s'était juré de reconstruire tout ce qui lui avait été enlevé ce matin funeste du 9 janvier.

Promesse tenue.