Résumé
Découvrez un nouveau numéro en version numérique de la revue littéraire belge Marginales
Un franc est un franc, une lire est une lire, un florin est un florin, une pesète est une pesète, disait l’adage. Cette tautologie chargeait les désignations des monnaies de bien davantage que de leur signification financière. Autour de ces mots fétiches, que de désirs, de regrets, de fantasmes ont couru et courront encore ! Imagine-t-on que, demain, dans la littérature, on entreprenne de pratiquer toutes les conversions ? Et pourra-t-on s’attendre à ce que les écrivains, du jour au lendemain, se mettent à compter en devises nouvelles ? Combien valent, en euros, les sacs et les briques de la conversation courante ? Ils datent d’avant le nouveau franc, c’est tout dire sur la résistance du langage quotidien, et de sa créativité cependant notoire, aux mesures monétaristes...
L’Euro, dira-t-on, c’est encore autre chose. Un symbole, le signe que le grand chantier européen s’est traduit en un emblème concret, sonnant et trébuchant, pas seulement un étendard claquant au vent, et qui nous fait voir des étoiles, nous grisant de sa cosmologie euphorisante. Tout autre chose que les réglementations opaques qui peuvent déclencher, comme en ce lundi de février bruxellois où l’orage n’est pas que dans les nuées, la rage des agriculteurs face au pouvoir sans visage. L’Europe, à travers sa monnaie, se décline déjà dans les tarifs, et y a-t-il, de nos jours, des énumérations plus familières ?
Des poèmes et nouvelles inspirés par la nouvelle monnaie européenne avec des écrivains comme Jean-Claude Bologne, Patrick Roegiers ou encore Francis Dannemark.
À PROPOS DE LA REVUE
Marginales est une revue belge fondée en 1945 par Albert Ayguesparse, un grand de la littérature belge, poète du réalisme social, romancier (citons notamment Simon-la-Bonté paru en 1965 chez Calmann-Lévy), écrivain engagé entre les deux guerres (proche notamment de Charles Plisnier), fondateur du Front de littérature de gauche (1934-1935). Comment douter, avec un tel fondateur, que Marginales se soit dès l’origine affirmé comme la voix de la littérature belge dans le concert social, la parole d’un esprit collectif qui est le fondement de toute revue littéraire, et particulièrement celle-ci, ce qui l’a conduite à s’ouvrir à des courants très divers et à donner aux auteurs belges la tribune qui leur manquait.
Marginales, c’est d’abord 229 numéros jusqu’à son arrêt en 1991. C’est ensuite sept ans d’interruption et puis la renaissance en 1998 avec le n°230, sorti en pleine affaire Dutroux, dont l’évasion manquée avait bouleversé la Belgique et fourni son premier thème à la revue nouvelle formule. Marginales reprit ainsi son chemin par une publication régulière de 4 numéros par an.
LES AUTEURS
Jacques De Decker, Claude Javeau, Luc Dellisse, Éric Brogniet, Anne-Marie La Fère, Yves Wellens, Liliane Schraûwen, Jean-Baptiste Baronian, Emmanuèle Sandron, Véronique Bergen, Jacques Cels, Michel Torrekens, Daniel Simon, Jean-Claude Bologne, Patrick Roegiers, Francis Dannemark, Guy Vaes, Jean-Baptiste Lison, Christophe-Géraldine Métral, Juan Carlos Botero et Joris Iven.