Nous arrivons en rade à minuit.

Après le long voyage à travers les mers solitaires, le port silencieux apparaît peuplé de lumières et d’ombres. Un phare promène son rayon.

La nuit est tiède, différente des nuits marines. Sur l’eau, qui joue mollement, des souffles palpitent, lourds de parfums : parfums de musc et d’ambre, premières caresses de la terre d’Orient.

Ainsi, de l’Inde énorme toute proche, inaccessible encore, une âme ardente, chaude, s’exhale comme l’odeur d’une rose nocturne.

Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIX^e siècle.