Naïveté et cynisme de l’homme de trente ans encore plein de jeunesse et déjà chargé de regrets et de déceptions : le héros de ce récit souffre, comme beaucoup de nos contemporains, d’un mal du siècle à l’âge d’homme. Dans un univers intérieur spécifiquement masculin, où la femme apparaît comme le mystère et le havre, à qui il faut faire payer un peu cher l’attrait qu’elle inspire, nous assistons à la confrontation de l’amour perdu et de l’amour nouveau. Marie est morte. Son souvenir ne laisse pas de répit à celui qui ne croit plus à l’amour mais le rencontre cependant au banal détour du chemin. L’amour vient-il donc deux fois dans une vie ? L’auteur ne se résout pas à l’admettre : non, cette Maria qui remplit toute la place, c’est Marie revenue, c’est la même femme, c’est le même amour. Tout au long de ce récit très simple, très dur, qui, parfois, atteint à un lyrisme insouciant, douloureux, l’amour et la mort se frôlent. Si Marie n’est plus, Maria doit disparaître aussi.