Je veux que les Inuit soient libres de nouveau
août 2011
Chasseur, pêcheur, trappeur et homme politique, Taamusi Qumaq (1914-1993) est considéré comme l’un des grands penseurs des Inuit du Nunavik. Bien qu’unilingue en inuktitut, ce « personnage exceptionnel », comme le présente ici Louis-Jacques Dorais, a consacré sa vie à consigner, à l’écrit, la vie des siens ainsi que leur langue – et il s’est à ce titre mérité la reconnaissance de plusieurs institutions, dont celle de l’Assemblée nationale du Québec. Né dans un camp de chasse aux environs d’Inukjuak sur la côte orientale de la baie d’Hudson, Taamusi Qumaq porte sur le monde qui l’entoure un regard personnel et réfléchi, qui enregistre les grands changements du 20e siècle. Du tournage du film mondialement connu de Robert Flaherty, Nanook of the North, aux échos de la Deuxième Guerre mondiale, à la montée du souverainisme québécois – fait exceptionnel parmi les Inuit, il fera de René Lévesque un modèle politique – jusqu’aux signatures de premières ententes sur l’autonomie progressive du Nunavik, Qumaq assiste et participe à la transformation du monde inuit. Son autobiographie, dont on retrouvera ici la traduction en français, constitue un document de grande importance, tant pour les Inuit qui trouveront en lui un modèle, que pour les lecteurs du monde entier qui accèdent par ses mots à un univers culturel fascinant. La collection « Jardin de givre », publiée par les Presses de l’Université du Québec en collaboration avec le Laboratoire international d’étude multidisciplinaire comparée des représentations du Nord, de l’Université du Québec à Montréal, vise la réédition, pour la recherche et l’enseignement, d’œuvres significatives, mais épuisées, liées à l’imaginaire nordique, hivernal et de l’Arctique. Avec une introduction, des notes et une chronologie de Louis-Jacques Dorais, professeur à l’Université Laval. Cet ouvrage est publié en collaboration avec l’Institut culturel Avataq.