Qu’elle soit modeste ou somptueuse, la demeure (la maison, le domicile, le foyer, le “home” comme disent les Anglo-Saxons) a toujours été, pour les gens de nos contrées, le centre de gravité de la vie familiale et sociale. Les enfants y ont grandi (et y grandiront encore) à l’abri des sollicitations d’un monde extérieur de plus en plus remuant. Les hommes en ont fait (et en feront encore) ce havre de paix grâce auquel ils échappent aux pressions de la ville. Quant aux femmes qui, dans nos climats, ont édicté (et édicteront longtemps encore) les lois propres à l’intimité de chaque cellule, elles montrent – sans cesser pour autant de jouir de leur libération ni de jouer un rôle marquant sur le théâtre de la rue – un regain d’intérêt pour les valeurs qui y sont attachées. Ce sont ces rapports uniques qui finissent par s’établir entre les demeures et les gens que l’auteur, Catherine d’Etchéa, nous découvre dans cette série de nouvelles, dont les décors sont plantés avec une présence qui n’est pas sans rappeler O’Hara et les silhouettes dessinées avec une délicatesse de touche que Louise de Vilmorin n’aurait pas désavouée. Rien que des demeures et des gens, certes... Mais des demeures que vous aimerez visiter et des gens qu’il vous sera agréable de connaître. Entrez donc sans frapper...