"Ce document pourra servir, soit par la contribution qu’il apporte à la connaissance d’une période importante de notre histoire, soit par les réflexions d’actualité qu’il propose. J’ajoute qu’au delà de toute idée d’intérêt, je devais ce témoignage à tous ceux qui, n’ayant eu aucune part aux erreurs, eurent toute la part au sacrifice. Je le devais à la mémoire du maréchal de Lattre, qui donna son fils et sa propre vie à cette terre d’Indochine qu’il avait rêvé de nous conserver, et dont la perte se fit si cruellement ressentir dans les heures tragiques dont je vais parler. Je le devais aux héroïques soldats de notre corps expéditionnaire, tous volontaires, qui ont maintenu, jusque dans les pires circonstances, les plus hautes traditions de notre honneur militaire. Je le devais aux défenseurs du camp retranché, qui n’ont péché en tout cas ni par manque de courage, ni par manque de patriotisme, et qui ont bien mérité que leur nom fût donné à une promotion de Saint-Cyr. J’ai vu parfois contester cette décision. Elle semble pourtant facile à justifier. Car si Dien-Bien-Phu est une des dates sombres de notre histoire militaire, nous n’avons certes pas à rougir, nous pouvons même nous montrer fiers de « Ceux de Dien-Bien-Phu »."