Il n’est pas vrai que la France soit en mesure de mener une expérience autonome d’organisation économique : d’où la nécessité de l’Europe. Mais la fraction de la gauche non-communiste qui n’adhère pas entièrement à l’idée européenne mêle à ses aspirations un certain nombre d’erreurs et d’illusions qui lui composent le visage de l’éternel vaincu et l’empêchent de saisir les chances historiques qui sont les siennes. Sous peine de tomber dans l’inefficacité ou de dévier vers la tyrannie, un socialisme moderne doit à la fois sauvegarder les libertés humaines et s’adapter au fait que les masses ne sont pas disposées à sacrifier les satisfactions individuelles que le capitalisme leur promet et leur offre, particulièrement en Europe occidentale. Si l’effort de rénovation du socialisme français qui est en cours au sein de divers groupes d’études semble buter sur le problème européen, c’est essentiellement parce qu’il n’a pas été poussé assez loin pour présenter avec clarté le nouveau visage du socialisme. Quel peut être ce nouveau visage dans une Europe en formation ? Voici, dans un livre à la fois combatif et constructif, qui brille des feux de la jeunesse, de la compétence et du talent, une réponse qui retiendra l’attention de ceux qui regardent vers l’avenir.