Que l’application patiente des accords d’Évian et le scrutin d’autodétermination rétablissent ou non la paix véritable, la guerre, la négociation, le terrorisme “ultra” et l’affrontement des communautés auront créé une situation irréversible en Algérie. Cette situation comporte deux inconnues majeures, qui conduisent la majorité des Français à poser les questions suivantes : comment préserver les chances de nos compatriotes d’Algérie et leur éviter de tomber dans le désespoir et les égarements qu’attisent et qu’utilisent certaines politiques ? Et comment assurer, entre ces deux peuples que sept ans de guerre et de plus longues injustices ont dressé l’un contre l’autre, entre une puissance traditionnelle capitaliste et une jeune nation révolutionnaire, la coopération économique prévue par les textes de mars ? C’est à ces deux questions que tentent de répondre les études de l’équipe du Club Jean Moulin. Les auteurs de l’État et le Citoyen définissent une politique d’intégration de nos compatriotes d’au-delà de la Méditerranée susceptible de transformer un malheur collectif en élément de développement national, et ce qui a pu apparaître comme un irrémédiable conflit de nationalités en un contrat d’association fondé sur la “nature des choses”.