Né au Tennessee en 1935, Charles Wright est l’auteur d’une œuvre poétique imposante dont le sud des États-Unis, les Appalaches, les paysages de la Virginie et ses rivières constituent le décor principal. À la fois concrets et méditatifs, simples et exigeants, ses poèmes entrent en dialogue avec des auteurs issus de traditions variées : celle la modernité – Hopkins, Pound et Stevens ont notamment influencé sa poétique –, mais aussi celle de la poésie taoïste, Li-Bai (Li-Po), Tchouag Tseu et Li He faisant partie des écrivains qu’il cite ou évoque. À la suite d’un service militaire effectué en Europe, expérience sur laquelle il revient souvent dans son œuvre, il s’est aussi intéressé à la poésie italienne. Ses traductions des poèmes d’Eugenio Montale (The Sorm and Other Poems, Oberlin College Press, 1978) mettent en lumière cette autre source d’inspiration. Depuis les années 1960, il a publié plus d’une vingtaine de recueils, dont quelques-uns ont été rassemblés dans Country Music: Selected Early Poems (Wesleyan University Press, 1982) et The World of the Ten Thousand Things: Poems, 1980-1990 (Farrar, Straus and Giroux, 1990). Parmi ses recueils plus récents, Black Zodiac (Farrar, Straus and Giroux, Prix Pulitzer 1997), Appalachia (Farrar, Straus and Giroux, 1998) et Scar Tissue (Farrar, Straus and Giroux, Prix Griffin 2007) ont reçu un accueil particulièrement enthousiaste de la part de la critique. En parallèle à son parcours de poète, Charles Wright a publié des essais et a été professeur d’anglais à l’Université de Charlottesville en Virginie. Modeste malgré le succès de son œuvre, il a retenu de la pensée taoïste un certain goût pour les paradoxes et une tendance à l’effacement. « J’aimerais que mes poèmes aient l’attention du monde entier », a-t-il confié dans une entrevue accordée à la Southern Review, « mais j’aimerais aussi être un auteur anonyme ».