« C’est au printemps de 1927, qu’un de mes amis me donna les papiers de son ancien camarade de front, Gonnet, dont j’ai seulement changé le prénom. Ce garçon qui demeurait à Genève, l’avait, un peu naïvement chargé de faire connaître son histoire à Paris, espérant, sans doute, que les pouvoirs publics seraient intéressés par son cas et celui de ses nombreux camarades. Je fus frappé, comme pourra l’être le lecteur, par la grande simplicité qui se dégageait de ces lignes. Gonnet, visiblement, n’était pas un théoricien ; il ne relevait en rien de l’objecteur de conscience humanitaire ou religieux. C’était un de ces fils de paysans, infatigables tâcherons de toutes les guerres, qui besognent silencieusement, jusqu’à ce qu’ils tombent fourbus au delà de leurs forces... »