Faut-il détruire les villes ? Il y a dix ans, la question paraissait absurde. Aujourd’hui, elle exprime le malaise de millions d’hommes condamnés à l’entassement, à la pollution, à la fatigue engendrés par la civilisation urbaine. Menacée de gigantisme, la métropole moderne sera bientôt invivable. Donc ingouvernable. Comment conjurer le danger ? Ce livre ne propose pas de solution-miracle. A partir de données concrètes, utilisant les ressources de la psychologie et de la sociologie urbaine, il dresse un tableau vivant de la ville du XXe siècle, et tire le bilan de notre politique d’urbanisme. Tout y est : du problème de l’automobile à l’organisation des loisirs, en passant par le prix du terrain, les grands ensembles, Mai 68 et les utopies futuristes. En filigrane, deux idées se dessinent : démocratiser l’habitat, désurbaniser la France. Pourquoi ? Parce que l’utilisation de l’espace ne saurait obéir aux desseins de technocrates éclairés. Elle doit, au contraire, répondre aux aspirations populaires, fussent-elles contradictoires. Parce que la survie de la civilisation urbaine passe par l’abandon des mégalopoles inhumaines. La ville n’est pas une fin en soi, mais un outil aux mains des hommes. Il est temps de changer d’outil. Et d’inventer une autre ville.