Le drame des enfants abandonnés, négligés, battus ou martyrisés par leurs parents, est une réalité quotidienne de toutes les sociétés, même les plus évoluées. De nombreux livres ont été publiés sur cette question. Mais ce sont, la plupart du temps, des études statistiques, cliniques, sociologiques, qui abordent le problème d’un seul point de vue — celui des adultes. P.E. Quinn, qui a aujourd’hui une trentaine d’années, vit aux États-Unis et travaille pour ICARE, un programme d’aide à l’enfance malheureuse. Séparé de sa mère à l’âge de six ans, il a été renvoyé de foyer de placement en foyer de placement pendant cinq ans, ne recevant aucun soin, contraint de travailler de l’aube au crépuscule, puis adopté par des parents qui sont rapidement devenus pour lui des bourreaux, et l’ont torturé presque quotidiennement jusqu’à l’âge de dix-sept ans, où ils l’ont jeté à la rue, avec pour tout pécule un T-shirt, un jean et quelques pièces de monnaie. Convaincu que la plus grande partie de son malheur est venue du silence et de la passivité des autres adultes, il lance dans son livre un appel au secours en faveur de tous les enfants martyrs. Pour que ses lecteurs comprennent quelle tragédie peut représenter une enfance persécutée, quelles répercussions elle peut avoir sur toute une vie, il raconte sa propre histoire, sans rien en omettre, en la faisant revivre par un enfant nommé Peter, dont les réactions, les terreurs, les espoirs, les souffrances nous sont contés au jour le jour. Son récit est hallucinant.