Bernard Minoret est né à Paris, en 1928. Son enfance s’est déroulée de Joseph Balsamo aux Pléiades, en passant par la Chartreuse de Parme. Licence d’Histoire. Voyages à travers l’Europe. Séjour à New-York. A vécu longtemps à Rome. Aime particulièrement les essais politiques, les Mémoires du XVIIIe siècle et les journaux intimes. Il prépare le roman d’un ambitieux naïf, et la biographie d’une reine d’Espagne. La Camarilla est l’histoire d’un complot manqué contre un régime dictatorial. Autour du dictateur Andreï, las, lucide, au bord de la vieillesse, s’agite un petit groupe d’intrigants appartenant à des forces avouées ou secrètes. Derrière les façades de carton peint des décors officiels, l’auteur nous révèle les couloirs secrets par lesquels les chefs des partis, les plus opposés en apparence, rejoignent une sorte de commando inconscient qui les pousse à détruire Andreï, traqué par le destin maléfique des dictateurs. Ce dernier se trouve, en fin de compte, « escamoté », à la fois par ceux qu’il a fait réussir, et par les pires ennemis de son régime. Il laisse prendre la direction des affaires à Drobny, l’habile et fanatique Délégué aux finances, et tire - dans son journal intime - la morale désabusée du sage qui a son avenir derrière lui. Un dernier sursaut, provoqué par le désarroi d’Anna Swass, sa jeune maîtresse ambitieuse autant qu’idéaliste, lui rendra le pouvoir. Pour combien de temps ? Il y a quelque chose de pirandellien dans ce jeu, mené par l’auteur avec un brio et un humour qui n’excluent pas la profondeur des vues. C’est comme si nous visitions le plateau et les coulisses du « Théâtre de l’Ambigu Politique ». Bernard Minoret n’a pas tenté d’écrire un roman politique, il a réussi quelque chose de plus détaché, mais aussi de plus rare : le roman de la Politique.