Ce livre ne prend pas position pour ou contre la guerre d’Algérie. Il ne s’encombre d’aucune hypothèse sur l’avenir : il n’apporte qu’un témoignage soumis aux faits, au cours d’un reportage mené le plus souvent en Afrique du Nord. Certains qui désespèrent de la jeunesse d’aujourd’hui rencontreront ici des jeunes hommes qui, intensément appelés à la vie, ont choisi de mourir au nom d’un idéal que la cruauté de notre temps n’arrive pas à détruire. Trahis par les uns, bafoués par les autres, souvent accusés par leurs frères, ces héros anachroniques mènent un combat d’homme à homme, d’une dureté sans égale. A côté d’eux, les « Képis bleus », soldats sans armes, sont les missionnaires de la pacification. Devant tant de jeunes morts (la guerre d’Algérie fait une grande consommation de vies humaines) le mot de « héros » recouvre droit de cité. Qu’une certaine France les abandonne, ces « héros » ressurgiront encore dans leur commune patrie, au croisement du danger et de la gratuité. Nous avons encore des héros est de la ligne de Pilotes d’Essais et de Religieuses de choc. Ce reportage ouvert sur l’Algérie, Christiane Fournier le ferme sur le Sahara, terre des convoitises internationales et lieu de repos d’un homme qui fut un apôtre et un soldat : Charles de Foucauld.