Manuel Deslos est surnommé le noche (simple d’esprit) parce qu’il n’a cure de la logique et des sentiments conventionnels. Il ne dépend pas plus de lui de respecter son capitaine de père qui le bat, que d’aimer sa mère dont la maladie lui répugne. Quitte à endosser les torts et les coups, il préfère goûter « le vert paradis » du jardin botanique avec Laurence, sa petite voisine. A la mort de sa mère il ne sacrifie donc pas aux convenances. Le conseil de famille l’expédie alors dans un collège où le sobriquet l’accompagne. Manuel reste le noche quand il sort du collège, à dix-huit ans, et redécouvre Laurence, devenue institutrice. Il continue de l’être dans la guerre d’Algérie où son père l’a poussé à s’engager. Il l’est plus que jamais et jusqu’au bout quand, de retour dans son « plat-pays », et Laurence deux fois perdue, il se laisse emprisonner, juger et condamner pour un crime qu’il n’a pas commis. Si rien ne l’atteint, ni personne, Manuel est présent à sa propre voix qui le rappelle à lui-même ; une voix à faire dresser l’oreille.