Steve a beau être un simple d’esprit, il ressent plus profondément que quiconque sa solitude. Il marche dans les rues de Chicago, à la recherche de ceux qu’il aime mais qui ne le lui rendent pas. La pitié de quelques amis anciens, la sollicitude d’un père qui vit dans le passé, quelques visages familiers dont il s’efforce de croire qu’il importe pour eux : cela suffit-il à peupler une inquiétude, des retours sur soi, un éternel vagabondage ? En fait, Steve n’aura de cesse qu’il n’ait revu Star, une jeune femme qu’il a connue dans un bar. Il fredonne, au long des jours et des nuits, un étrange monologue d’amour, jusqu’au jour où il la retrouve pour la perdre à jamais. Puis, croyant et criminel, pitoyable et sincère, Steve reprendra son errance, en accord avec l’hallucinant paysage de Chicago. Beaucoup d’écrivains français ont décrit l’Amérique. Personne jusqu’ici n’a su en capter le chant, la litanie, l’insinuante mélodie. Georges Madarasz a l’insigne mérite de littéralement se fondre dans le rythme violent de Chicago. Tendresse et folie, désarroi et besoin de se surpasser, trouvent dans son roman des accents nouveaux.