Les apports de Paul Watzlawick (1921-2007) à la recherche en organisation sont nombreux. Ils ont plus particulièrement irrigué la recherche depuis les années 80 même si les ouvrages les plus célèbres datent de la fin des années 60 et du milieu des années 70. En France, sa pensée a tout d’abord touché naturellement les Sciences de l’Information et de la Communication, en proposant avec ses collègues une conception novatrice de la communication humaine. Dérivés de ce renouvellement, plusieurs concepts vont toutefois intéresser les chercheurs en organisation : certains travaux sur les paradoxes et le changement, en particulier, vont s’inspirer des idées diffusées par Watzlawick.

Hétéroclites en apparence, les legs de Watzlawick sont tous épistémologiquement et méthodologiquement liés et se prêtent mal à des raccourcis linéaires. En trahissant quelque peu la pensée systémique de l’auteur par les limites qui nous sont allouées, nous tenterons néanmoins de les synthétiser en quatre points. Le premier résume brièvement son parcours de vie et la logique générale de ses recherches (1). Le second présente comment, après l’anthropologue Gregory Bateson, Watzlawick et ses collègues ont systématisé une nouvelle approche de la communication humaine (2). Ses conceptions du changement, également novatrices, inspireront de nombreux chercheurs et consultants en organisations (3). Enfin, les débats en matière d’épistémologie qui ont agité les sciences de gestion vont aussi puiser dans les travaux de cet auteur (4).