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Résumé

La réflexion sur les corps intermédiaires a connu une longue phase de désintérêt, voire de désaffection en raison de l'image passéiste des corporations associée à la société d'Ancien Régime et aux expériences corporatistes des régimes autoritaires de la première moitié du XXe siècle. Supprimés et interdits en 1791 (décret d'Allarde, loi Le Chapelier), ils étaient tenus pour des obstacles rédhibitoires à la liberté, à l'exercice des droits naturels, à l'intérêt général, à la relation entre les volontés individuelles et l'État qui ne saurait tolérer des intermédiaires surtout s'ils s'affichent autonomes. Il fallut attendre les lendemains de la célébration du bicentenaire de la Révolution pour que la réflexion historique se revivifie. Yves Mény, Pierre Rosanvallon revisitèrent alors la notion de corps intermédiaires, en amont comme en aval de la Révolution et jusqu'au temps présent. Fruit de travaux conduits sur le terrain languedocien, notamment dans le domaine de la viticulture si essentiel pour l'économie méridionale, cet ouvrage expose des cas particuliers prenant valeur générale. La cohérence d'une réflexion collective menée des premières années du XVIIIe siècle jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale et l'attention portée aux conduites des populations donnent à l'étude des corps intermédiaires la densité des faits humains replacés dans la continuité des siècles. L'attention est attirée sur les continuités et les ruptures dans les stratégies organisationnelles de la société, l'irruption de nouveaux corps intermédiaires venant renouveler espoirs et énergies. La parole est aux acteurs de l'économie, non à ses théoriciens. Opératoire, le concept « corps intermédiaires » fait saisir la rapidité avec laquelle ils se constituent dès que la loi le permet : échec de la Révolution, plus exactement d'une utopie de la liberté qui faisait son lit au libéralisme économique, ou horreur du vide de la société qui ne saurait fonctionner sans corps intermédiaires ? Une partie de la réponse se trouve dans les cahiers de doléances de 1789. La puissance publique, dès 1801, procéda elle-même à la création des conseils de commerce inspirés des Chambres de commerce du XVIIIe siècle. Entre les individus et l'État, se développent de nouvelles interactions. La diversité des désignations (syndicats professionnels et interprofessionnels, institutions de lobbying, régions économiques, ou Confédération Générale des Vignerons [CGV] qui fut la réponse la plus efficace et originale à la grande crise viticole de 1907) montre, s'il en était besoin, combien les corps intermédiaires sont présents dans les champs économique, social et politique sans que l'on discerne toujours clairement ni leurs formes et moyens d'action ni leur influence.

Auteur

Caractéristiques

Editeur : Presses universitaires de Perpignan

Publication : 29 septembre 2017

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre numérique eBook [PDF + ePub + Mobi/Kindle + WEB]

Contenu(s) : PDF, ePub, Mobi/Kindle, WEB

Protection(s) : Marquage social (PDF), Marquage social (ePub), Marquage social (Mobi/Kindle), DRM (WEB)

Taille(s) : 2,69 Mo (PDF), 2,13 Mo (ePub), 5,18 Mo (Mobi/Kindle), 1 octet (WEB)

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3381, 3389

EAN13 Livre numérique eBook [PDF + ePub + Mobi/Kindle + WEB] : 9782354122973

EAN13 (papier) : 9782354122577

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