Ce récit est un éloge à la poésie des taiseux dont les paroles rares et dures n'en sont pas moins précieuses et pétries de tendresse.

Escarpées est un roman qui invite à s'asseoir à la table d'une famille paysanne, le temps de quatre saisons à la montagne, dans les années 1990. Il s'y goûte un quotidien fait de non-dits, de malentendus, de maladresses, de gros mots, d'excès d'alcool et d'amour, de traits d'esprit et d'espièglerie. La famille d'Henri, Annette et leurs trois filles Léonie, Marion et Lucie, revendique silencieusement son appartenance à la contemporanéité, dans une société où les frottements entre villageois et hôtes de leur territoire redessinent quotidiennement la tradition, le travail, la foi, les habitudes et l'usage des mots. L'arrivée de Feodora dans cette maison bouleversée par une tragédie, brisera cette mutique intranquillité.

Ce récit est un éloge à la poésie des taiseux dont les paroles rares et dures n'en sont pas moins précieuses et pétries de tendresse. L'économie et la justesse du verbe redéfinissent chaque jour les hauts et les bas de la pente à laquelle chacun et chacune s'accroche tant bien que mal.

L'écriture est à l'image de ces escarpements : rythmée et incisive. Ce roman peut paraître, du fait de l'origine de son auteure, ancré dans le Val d'Hérens ; néanmoins cette histoire pourrait se dérouler à n'importe quel endroit où les mots semblent faire défaut. Ce récit est une fiction, il s'appuie néanmoins sur une observation toute personnelle et subjective de la vie familiale et villageoise.