Bernard Destremau présente sous des éclairages variés un monde qu’il connaît intimement depuis quarante ans. Il montre comment les moyens modernes de déplacement et de communication qui ont multiplié les échanges directs entre les gouvernements par-dessus la tête des diplomates n’ont cessé de restreindre l’influence des ambassadeurs relativement à celle qu’ils avaient avant la guerre. Ils sont plus nombreux (une quinzaine d’ambassades en 1930, quelque 160 en 1990) du fait de la multiplication des nations, mais cette excroissance du corps diplomatique est allée souvent de pair avec la décrue de leur rôle. Lutter contre le dépouillement de ses attributions d’antan est d’ailleurs devenu un souci permanent du Quai d’Orsay. Tout en racontant cette évolution et le comportement du Quai dans certaines grandes affaires des quarante-cinq dernières années, Bernard Destremau fait apparaître les charmes du métier, mais aussi les intrigues, les misères cachées, la politisation grandissante des nominations, les servitudes et aussi les cocasseries que masque la façade brillante du Quai d’Orsay et des grandes ambassades, comme les manières feutrées et le langage prudent des diplomates.