Daniel Vardes s’ennuie à Orléans. Pour se distraire, il s’organise un « cinéma » intime dont chaque bande met en scène son personnage quotidien paré des plus brillants travestis littéraires et historiques. Le voici petit marquis, abbé de cour, muscadin, introduit dans les plus subtiles intrigues de la galanterie, de la politique et de l’esprit. La guerre d’Algérie elle-même, son séjour dans les services psychologiques de l’armée, sa désertion et ses rapports cocasses avec les « brutaux » de l’O.A.S. nourrissent l’étincelante parodie imaginaire dont Daniel Vardes nous régale. Au miroir où se contemplait Narcisse voici que succède l’écran sur lequel un jeune homme projette, pour sa propre fête et la nôtre, les poses héroïques et les galants exploits qu’il s’invente. Les rêves, les impatiences et les angoisses de la jeunesse se retrouvent ici, mais déguisés de la plus plaisante façon.