Voici, par toute la sensibilité qu’il contient, un livre de femme, mais digne de plus d’un homme, digne d’un grand romancier et Camille Marbo en est un : elle parle fort bien de ce qu’elle sait, mais aussi, comme tout créateur véritable, avec autant de bonheur de ce qu’elle devine ou de ce qu’elle invente. Dans ces Lettres, on en vient à ne plus savoir où se trouve la réalité et où commence la fiction : on est pris par cette vérité romanesque, plus forte et plus vraie que la vérité de tous les jours et pourtant aussi plausible, qui fait les personnages de romans plus puissants que ceux de la vie, au point qu’ils continuent à s’imposer à nous le livre refermé. Ce roman est l’histoire de la découverte de ce que Camille Marbo appelle la troisième dimension des êtres, c’est-à-dire leur vie sexuelle. Jenny, à soixante ans, au moment où meurt son époux, trouve une liasse de lettres qu’il a laissées et reçoit la révélation qu’il existe un autre côté de la balance... Doit-elle se révolter ou essayer de comprendre ? Un drame intérieur commence alors pour elle, qu’elle confronte avec celui des êtres chers qu’elle côtoie, qu’elle éclaire de ses souvenirs, jusqu’au moment où, se rapprochant d’une ancienne amie de son mari, elle ira jusqu’au bout de la connaissance d’autrui et d’elle-même.