Cette fois ça y est, je crois bien qu'elle m'a en overdose. Sur le post-it qu'elle a collé en travers de la porte, elle a juste écrit "Hasta la vista". Maintenant j'en suis sûr, elle m'aime encore.

Elle, c'est Maria Jesus, une mystique, une dévote dotée d'un tempérament de feu. Il ne le sait pas encore, mais elle va le démissionner… par amour, pour lui sauver la vie. Pour fuir la malédiction qui semble s'acharner sur la famille depuis près de deux millénaires. Il est 21 heures 57 ce 2 avril 2005 et un message vient de défiler en bas de l'écran, le monde chrétien est en deuil : "Le pape vient de mourir…"

Un roman qui nous plonge dans le quotidien détonant d'un couple passionnel

EXTRAIT

Mon billet… qu’est-ce que j’en ai fait ? Merde… le tiroir de la commode. Non… le bureau, je l’ai laissé sur mon bureau… enfin, je veux dire mon ex-bureau… nom de Dieu. Tant pis, j’actionne la pression métallique d’une des poches de mon sac et je saisis mon porte-documents que j’ouvre pour en extraire ma carte d’identité, peut-être qu’ils s’en contenteront (après tout, je suis déjà renseigné parmi les passagers).
A travers une des pochettes plastifiées, je vois par transparence la pochette en papier dans laquelle est glissé mon billet de réservation, c’est peut-être qu’elle tient encore à moi.
Je prends le tout et je le tends à la préposée aux enregistrements. La jeune femme ouvre la pochette en papier, prend mon billet et dans la plus grande indifférence, elle me tend un bout de papier jaune resté collé sur la réservation :
– Tenez, je pense que c’est pour vous.
– Merci.
C’est un second post-it écrit dans la même encre que celui qui trônait tout à l’heure avec arrogance en travers de la porte du troisième :
« ADIOS »
Cette fois j’en suis sûr : elle m’aime toujours.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Salvatore Maniscalco est un jeune romancier italo-belge qui signe là son deuxième roman. Après nous avoir baigné dans les faux-semblants d'un hôpital de campagne au travers d'un chirurgien comateux, l'auteur nous plonge dans le quotidien de Pompéi quelques jours avant l'éruption du Vésuve pour en arriver, 200 ans plus tard, dans les rues de Liège et de Rome.