Voilà une variation sur l'amour, la rage de vivre qui ne manque pas de souffle. Denise Le Dantec a lu Rabelais, et ses joueurs de Go, ses vainqueurs, ses kids, sont ceux-là qui s'engagaient dans la guerre contre les armées dérisoires de Pichrocole. L'auteur, nous le connaissons déjà par ses précédents récits, et particulièrement le dernier, Le Jour, recherche plus albaire. Ici l'écriture délire, prend la poudre d'escampette : tout un vocabulaire ubuesque, radicalement asocial, que nulle police grammaticale ne vient "tabasser" ; tout un plaisir musculaire de l'écriture, mêlé au délire verbal. Cette tendresse d'ailleurs jaillit sans cesse, même quand elle fait la peau à cela qui la faisait se mourir, et les difficultés d'être s'annulent, s'exorcisent dans ce caravansérail verbal qui balaie tout sur son passage comme un formidable envie de vivre... Denise Le Dantec, agrégée de philosophie, appartient à l'Université. Elle a déjà publié 2 ouvrages : Métropole en 1970, et Le Jour en 1975. Elle collabore activement à diverses revues.