André Ribard est entré à vingt et un ans dans l’administration préfectorale, où il est resté durant quinze ans, en Bourgogne, en Auvergne et à Nice, puis au cabinet du Président Painlevé et à la présidence de la Chambre des députés. Mais son expérience de la vie publique l’oriente vers d’autres préoccupations et, à partir de 1932, il travaille avec Henri Barbusse. Au lendemain du 6 février 1934, il renonce à sa carrière pour se consacrer à un authentique effort de libération humaine. Secrétaire national du premier mouvement français contre la guerre et le fascisme, il devient l’orateur infatigable qui, dépourvu d’ambition parlementaire et sans appartenir à aucun parti politique, se dévoue uniquement aux progrès de la conscience sociale. Arrêté le 2 février 1942, mis en résidence surveillée, il est incarcéré au Cherche-Midi par la Gestapo, le 19 novembre suivant, pour tentative de reconstitution d’organisation dissoute. Après trente mois de déportation en Allemagne, il rentre en France sur une civière, le 25 mai 1945. Mais son état physique ne lui permettra plus de reprendre son activité de tribun populaire ; elle se bornera dès lors à des réunions d’information et à la publication d’ouvrages où l’auteur poursuit son travail d’analyse politique, selon les convictions qui l’animent depuis vingt-cinq ans.