Titulaire d'une thèse d'économie, Philippe Delmas est ancien élève de l'ENSAE et de l'ENA. Il est auditeur à la Cour des comptes. Maître de conférence à l'école nationale supérieure des Ponts-et-Chaussées son enseignement y porte sur la compétitivité industrielle et l'économie de la santé. Le présent ouvrage est le fruit d'une mission d'un an aux Etats-Unis auprès du Conseiller financier de l'Ambassade de France. Les questions relatives à l'appauvrissement énergétique des pays industriels sont en plein paradoxe : huit années durant études et colloques établi l'urgence de l'adaptation à une situation de rareté relative ; un an de baisse des prix du pétrole paraît suffire à ramener ces préoccupations au rang d'un coupable affolement. Il y a en fait confusion de deux ordres de problèmes comme le rappelle le président Boîteux dans sa préface. D'un côté un phénomène conjoncturel de baisse de prix lié à la faible croissance de la zone OCDE, de l'autre un phénomène structurel qui est la raréfaction progressive d'une ressource et l'évolution parallèle de son prix. Cette évolution plus ou moins accélérée par le rythme de la croissance économique des principaux consommateurs est inévitable et impose la recherche de substituts. C'est de ce point de vue structurel que se place l'analyse de M. Delmas. Refusant l'illusion d'un pétrole à nouveau abondant et bon marché il étudie minutieusement les perspectives de son remplacement tant sous l'aspect des politiques énergétiques que sous l'aspect du prélèvement financier. Un tel travail trouvait un terrain idéal aux Etats-Unis puisque ce pays présente l'avantage unique de disposer de toutes les alternatives possibles au pétrole conventionnel depuis les pétroles de seconde génération jusqu'aux synfuels et d'un tissu d'entreprises capable d'entreprendre les très lourds investissements nécessaires. Ne disposant pas de tels moyens la France est concernée de manière plus immédiate par cette analyse. Il faut rappeler en effet que en dollar constant la baisse de 25 % du prix du brut depuis 1980 est surcompensée par une hausse de 40 % de la monnaie de facturation. La contrainte énergétique ne s'est donc nullement desserrée. C'est à cette réflexion sur nos choix d'aujourd'hui pour demain que nous convie ce livre.